viernes, 28 de febrero de 2020

Renuncia la redacción completa de la revista 'Cahiers du cinéma' por desacuerdos con los nuevos dueños

Los 15 redactores asalariados dicen que "los nuevos accionistas, entre los que se incluyen ocho productores, plantean un conflicto de intereses inmediato en una revista de crítica"
Para los periodistas de la emblemática revista mensual 'Cahiers du cinéma' llegó el final de la historia: el equipo editorial del órgano de la célebre 'Nouvelle vague' del cine francés decidió este jueves abandonar la publicación de manera definitiva, en desacuerdo con las instrucciones y el perfil de sus nuevos accionistas.

Los 15 redactores asalariados de la revista anunciaron en un comunicado que habían optado por la cláusula de cesión, un dispositivo de partida que los periodistas pueden activar en caso de un cambio de propietario.

Una decisión consecuencia del anuncio, a comienzos de febrero, de la venta de la reconocida revista del séptimo arte, popular entre muchos cinéfilos de todo el mundo, que tuvo un rol clave en el nacimiento de la 'Nouvelle vague' en los años 1950.


Richard Schlagman, ex jefe de Ediciones Phaïdon, quien compró el la revista al diario 'Le Monde' en 2009, lo vendió a un colectivo de unas veinte personalidades, entre los cuales hay propietarios de proveedoras de televisión por cable, de cadenas televisivas de noticias y de webs de citas, ademas de productores de cine (Marc du Pontavice, Toufik Ayadi, Christophe Barral, Pascal Caucheteux).

"Los nuevos accionistas, entre los que se incluyen ocho productores, plantean un conflicto de intereses inmediato en una revista de crítica. Cualesquiera que sean los artículos publicados sobre las películas de estos productores, serán sospechosos de complacencia", subraya el comunicado de la redacción renunciante.

Los periodistas de la revista mensual ya habían expresado sus temores públicamente, y consideran que los compradores no los han escuchado.

Auténtica Biblia de los cinéfilos, fundada en 1951 por André Bazin, 'Cahiers du Cinéma' contribuyó de manera decisiva al nacimiento de la 'Nouvelle Vague', con colaboradores que pasaron inmediatamente a la dirección cinematográfica con gran éxito, como Jean-Luc Godard, François Truffaut o Claude Chabrol.

Las ventas de la revista habían caído en los últimos años, desde 15.000 ejemplares de media en 2015, a 12.000 el año pasado.

La rédaction quitte les Cahiers du cinéma (communiqué)
Nous publions ci-dessous un communiqué transmis par la rédaction des Cahiers du cinéma, qui a décidé de quitter la revue suite à son rachat par un collectif d’hommes d’affaires et de producteurs. (Acrimed)

La rédaction a décidé de quitter les Cahiers du cinéma. Les journalistes salariés prennent la clause de cession, clause de conscience protégeant le droit du journaliste lors du changement de propriétaire d’un titre.

Le nouvel actionnariat est composé notamment de huit producteurs, ce qui pose un problème de conflit d’intérêts immédiat dans une revue critique. Quels que soient les articles publiés sur les films de ces producteurs, ils seraient suspects de complaisance.

La charte d’indépendance annoncée d’abord par les actionnaires a déjà été contredite par les annonces brutales dans la presse. Il nous a été communiqué que la revue devait « se recentrer sur le cinéma français ». La nomination au poste de directrice générale de la déléguée générale de la SRF (Société des Réalisateurs de Films), Julie Lethiphu, ajoute aux craintes d’une influence du milieu du cinéma français.

Il nous a été communiqué que la revue deviendrait « conviviale » et « chic ». Or les Cahiers du cinéma n’ont jamais été ni l’un ni l’autre, contrairement à ce que prétendent les actionnaires. Les Cahiers ont toujours été une revue critique engagée, prenant des positions claires. L’article le plus célèbre de la revue est celui de François Truffaut, « Une certaine tendance du cinéma français » (1954), fustigeant la bourgeoisie d’une partie du cinéma français. Ce serait dénaturer les Cahiers que d’en faire une vitrine clinquante ou une plateforme de promotion du cinéma d’auteur français.

Le nouvel actionnariat se compose également d’hommes d’affaires proches du pouvoir. Les Cahiers du cinéma ont pris parti contre le traitement médiatique des gilets jaunes, contre les réformes touchant l’université (Parcoursup) et la culture (le pass Culture) et mis en question à son arrivée la légitimité du ministre de la Culture, qui s’est d’ailleurs félicité publiquement du rachat de cette entreprise privée. Là aussi les actionnaires ont des intérêts qui nous interrogent.

Enfin, à l’heure où toute la presse a été rachetée par les grands des télécoms, et les patrons de Meetic, de Free, de BFM jouent aux business angels, nous refusons cette concentration dans les mains des mêmes de titres jadis libres.
La rédaction des Cahiers du Cinéma
Fuente: Agencia AFP y Señales